25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 21:27

titre original "The gypsy moths"
année de production 1969
réalisation John Frankenheimer
photographie Philip H. Lathrop
musique Elmer Bernstein
production Edward Lewis
interprétation Burt Lancaster, Deborah Kerr, Gene Hackman, Scott Wilson


La critique de Sébastien Miguel

Profonde mélancolie d’un trio de parachutistes qui sillonnent le Middle West pour présenter leur gala de voltige. Âmes errantes qui trompent la mort pour se sentir en vie. On les surnomme the Gypsy Moths (« les bombyx »), du nom de cet insecte nuisible qu'ils imitent.

Frankenheimer s’inspire de Douglas Sirk (celui de "La ronde de l'aube"). On retrouve les héros épris de liberté, les provinciaux corsetés par les traditions, la religion et la bienséance. Rencontres, discussions, liaisons, mais grande résignation aussi face à ces femmes finalement inaccessibles qui préfèreront toujours la tranquillité d'une vie morose aux promesses d'un bonheur incertain.

Le cinéaste ose tout de même l’humour (Lancaster ouvrant son gros parachute devant un parterre de femmes éblouis…), mais c’est bien la mort qui finit par engloutir le film, dévastant tout sur son passage et laissant les survivants seuls face à leurs chagrins et leurs interrogations.

Burt Lancaster, Gene Hackman et Scott Wilson sont admirables. Bonnie Bedelia est idéale en jeune première pure et fragile.

Pour son dernier rôle dans le cinéma hollywoodien (elle abandonna sa carrière juste après ce film), Deborah Kerr est absolument remarquable. Exit la déesse chrétienne de LeRoy ("Quo vadis"), l’ange de Minelli et la sainte de Huston ("Dieu seul le sait"). Foulant aux pieds les personnages auxquels le producteur Louis B. Mayer l’avait cantonnée, l’actrice écossaise ose tout : le cynisme, la résignation, l’abandon et, à 50 ans, réalise même sa première scène de nue.

Une œuvre audacieuse, émouvante et d’une très grande sensibilité.


Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

Un de ces films provinciaux typiques de l'époque (voir aussi, en 1970, "I walk the line", du même réalisateur), fait de passions secrètes et de désespoirs tranquilles. John Frankenheimer atteint une sensibilité, une émotion dignes du Douglas Sirk de "Written on the wind". Un grand film méconnu, surtout aux Etats-Unis.


Considérations techniques

Le film met à l'honneur les parachutistes civils d'exhibition (en anglais stunt jumpers) présentant leur numéro de ville en ville à la manière des pilotes d'avions des années 1920 et 30 (les fameux Barnstormers américains).
A l'époque du film, la pratique sportive du parachutisme était à ses tous débuts.
Le thème du numéro du "saut à la cape" n'est pas sans rappeler, entre autres, les exploits du français Léo Valentin qui parvint à planer avec des ailes rigides en 1954.
Les séquences aériennes sont à mettre au crédit de l'américain Carl Boenish (1941-1984), l'inventeur du BASE jumping (BASE pour Buildings, Antennas, Spans, Earth : immeubles, antennes, ponts, falaises), qui consiste à sauter en parachute depuis un point fixe, et le caméraman, qui en 1978, a filmé les premiers sauts depuis El Capitan.
Todd Higley, un parachutiste de la région de Seattle bien connu aujourd'hui pour avoir inventé le wingsuit BASE jumping, est censé avoir été le principal conseiller technique ainsi que la doublure de Burt Lancaster.
L'appareil utilisé dans le film pour le largage des parachutistes est un Howard DGA-15, avion léger de transport des années 30 et 40.

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