24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 14:06

L'armée américaine présente sur tous les fronts

Pour la guerre du Vietnam : cliquer ici.


Couverture de The Economist du 29 octobre 1983

Couverture du Time du 7 novembre 1983

1983 : la Grenade (opération Urgent Fury, le plus grand déploiement américain depuis la guerre du Vietnam)
L'île accéde à l'indépendance le 7 février 1974 sous Eric Gairy. Mais le gouvernement de celui-ci devient progressivement autoritaire, déclenchant un coup d'Etat en 1979 par le populaire et charismatique leader populiste Maurice Bishop. Ce dernier n'organise pas d'élections et sa politique socialiste le rapproche considérablement des communistes de Cuba. Ceci est dérangeant pour les pays voisins, comme Trinité-et-Tobago, la Barbade, la Dominique et surtout les Etats-Unis. Au sein du gouvernement socialiste, des dissensions entre une section pro-soviétique loyale à Moscou et les partisans de Bishop conduisent à l'arrestation de ce dernier. Il est exécuté le 19 octobre 1983, l'armée (dominée par les éléments pro-soviétiques) prenant le pouvoir ce jour-là.
Le 25 octobre 1983, soit 6 jours plus tard seulement, la Grenade est envahie par une coalition menée par les Etats-Unis. Cette intervention est demandée par l'Organisation des Etats de la Caraïbe orientale (OECE), mais la requête a en réalité été rédigée par Washington.
La guerre est rapide et la coalition américaine (7 000 soldats américains et 300 hommes d'Antigua, la Barbade, la Dominique, la Jamaïque, Sainte-Lucie et Saint-Vincent, qui n'ont pas participé aux combats) vient rapidement à bout des forces grenadiennes (1 200 soldats, assistés par 784 Cubains et quelques instructeurs provenant d'U.R.S.S. et d'autres pays communistes). La plupart des Cubains présents sont en fait des ouvriers travaillant à la construction d'un grand aéroport sur l'île, qui ont reçu un bref entraînement militaire. Cet aéroport (l'actuel aéroport Point Salines de St George's) est achevé par les Etats-Unis bien plus tard.
Le président Ronald Reagan a lancé l'attaque officiellement pour assurer la sécurité des étudiants américains présents. Mais il apparaît aujourd'hui pour la plupart des observateurs que rien ne menaçait réellement ces étudiants, et que le traumatisme de la prise d'otage de Téhéran a causé une réaction excessive des Etats-Unis. Il faut également relever que 2 jours auparavant, le 23 octobre 1983, un attentat meurtrier à Beyrouth contre une caserne américaine (concommittant à l'attentat du Drakkar) avait humilié les Etats-Unis. On se doute également que les Etats-Unis ne voyaient pas d'un bon œil l'établissement d'un nouveau relais communiste aux Amériques. Ronald Reagan avait notamment dénoncé la construction de l'aéroport de Point Salines avec l'aide de Cuba, affirmant qu'il avait un objectif militaire. Des estimations largement exagérées par rapport à la réalité, mais qui ont fait mouche dans le contexte du regain de tension entre les deux blocs.
La Reine Elisabeth II, alors chef d'Etat de la Grenade, a vivement dénoncé l'invasion, tout comme les Nations Unies (veto américain au Conseil de Sécurité, et 108 contre 9 à l'Assemblée générale).
Le bilan de l'invasion fut de 19 soldats américains, 45 soldats grenadiens et 25 Cubains tués. De nombreux civils ont également été tués (au moins 24 recensés, peut-être plus de 100 en réalité). Par exemple, un hôpital psychiatrique fut bombardé à la place d'un quartier général militaire.
Les premières vraies élections du pays furent tenues en 1984, et virent la victoire des pro-américains. L'invasion fut en effet très populaire parmi la population grenadienne, qui était largement hostile aux putschistes.

  Le film "Le maître de guerre" réalisé par Clint Eastwood en 1986 raconte l'histoire du sergent Tom Highway (interprété par Eastwood lui-même), vétéran de la guerre de Corée et de la guerre du Viêtnam, qui revient chez les Marines pour entraîner une unité de reconnaissance peu habituée à la rigueur et à l'effort. Paria et anachronisme vivant, le vieux dur à cuire va prouver l'efficacité de sa méthode au cours d'un assaut réel à la Grenade.

Le titre original fait référence, non pas à la Grenade, mais à la sanglante bataille de Crèvecœur (Battle of Heartbreak Ridge), qui eut lieu pendant la Guerre de Corée : « J'ai fait Crèvecœur », réplique Highway au commandant qui lui demande quelle école militaire il a fait.

Après avoir visionné le film, le Département de la Défense lui refusera finalement son soutien, jugeant que le personnage du sergent Highway est une caricature du Marine.

Le Salvador


Couverture du Time du 22 mars 1982

Couverture du Time du 9 mai 1983

Le Salvador (nom officiel : El Salvador) est le théâtre d'une guerre civile sanglante depuis 1979 entre l'extrême-droite représentée par l'ARENA (Alliance républicaine nationaliste) et la guérilla marxiste du Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN). Pour soutenir la junte militaire en place, les Etats-Unis s'engagent au côté de l'armée salvadorienne.


The Economist du 27 mars 1982

The Economist du 9 avril 1983

The Economist
du 29 octobre 1983

Le film "Salvador" d'Oliver Stone raconte l'histoire d'un journaliste (interprété par James Woods) qui part au Salvador pour faire la chronique de la dictature militaire de 1980, incluant l'assassinat de l'archevêque Oscar Romero, et qui, en formant une alliance avec des guérilleros, va découvrir l'horreur d'une guerre civile ignorée par les médias.

1992-1993 : la Somalie (opération Restore Hope)


Time du 21 décembre 1992 : "Restaurer l'espoir"
Si la Somalie, pourquoi pas la Bosnie ?

Time du 18 octobre 1993
Anatomie d'un désastre en Somalie
En photo ci-dessus à droite, Michael Durant,
otage des miliciens somaliens qui l'ont capturé
lors de la bataille de Mogadiscio le 3 octobre 1993,
adaptée au cinéma 8 ans plus tard par Ridley Scott
avec "La chute du faucon noir".
L'officier américain sera libéré après 11 jours de captivité.

Le 6 octobre 1993, au cours d'une intervention télévisée, le président Bill Clinton annonce la fin des opérations militaires américaines contre Mohamed Farrah Aidid.

Le 25 mars 1994, la quasi-totalité des soldats américains quittent la Somalie ; seuls quelques centaines d'entre eux restent pour assurer le retrait des forces armées américaines.

En mars 1995, tout le personnel américain a quitté le pays.

1990-1991 : la deuxième guerre du Golfe (opérations Desert Shield et Desert Storm)

 

La 2ème guerre du Golfe (la 1ère guerre du Golfe désignant généralement la guerre Iran-Irak, 1980-1988), également appelée guerre du Koweït, oppose l'Irak à une coalition de 34 Etats, soutenue par l'ONU (Organisation des Nations Unies), entre 1990 et 1991.

La victoire - prévisible - de la coalition internationale entraîne la libération du Koweït, dont l'invasion le 2 août 1990 par l'armée irakienne a provoqué le déclenchement du conflit.

La coalition utilise sa suprématie aérienne pour détruire le complexe militaro-industriel de l'Irak. Une attaque terrestre limitée à partir de l'Arabie saoudite pulvérise ensuite les forces armées du président irakien Saddam Hussein.

← Couverture du Life de mars 1991



Couvertures de l'hebdomadaire américain Time : cliquer ici.

Films américains des années 90 et 2000 mettant en scène la guerre du Golfe


"Les rois du désert"

"A l'épreuve du feu"

"Jarhead - La fin de l'innocence"

"Un crime dans la tête"

"Bad times"

 

Editions spéciales du mensuel américain Life


Edition spéciale n°1, 25 février 1991

Edition spéciale n°2, 4 mars 1991

Edition spéciale n°3, 11 mars 1991

Edition spéciale n°4, 18 mars 1991

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